« ΜΕ ΑΦΟΡΜΗ ΤΗΝ ΑΦΙΕΡΩΣΗ ΤΗΣ ΠΑΓΚΟΣΜΙΑΣ ΗΜΕΡΑΣ ΔΙΚΗΓΟΡΟΥ 2018 ΣΤΟΥΣ ΔΙΚΗΓΟΡΟΥΣ ΤΗΣ ΑΙΓΥΠΤΟΥ ΠΟΥ ΔΙΩΚΟΝΤΑΙ ΓΙΑ ΤΗΝ ΥΠΕΡΑΣΠΙΣΗ ΤΩΝ ΑΝΘΡΩΠΙΝΩΝ ΔΙΚΑΙΩΜΑΤΩΝ ΤΟ OBSERVATOIRE ΤΟΥ IDHAE ΠΡΟΒΑΙΝΕΙ ΚΑΘΕ ΜΗΝΑ ΣΤΗΝ ΠΑΡΟΥΣΙΑΣΗ ΤΩΝ ΠΛΕΟΝ ΑΚΡΑΙΩΝ ΑΠΟ ΑΥΤΕΣ ΤΙΣ ΠΕΡΙΠΤΩΣΕΙΣ.»
Mahienour el-Massry
Η Mahienour el-Massry, ετών 32, υπήρξε προσωπικότητα της εξέγερσης του 2011 στην Αλεξάνδρεια τον Ιανουάριο του 2011. Ως ένθερμη υποστηρίκτρια των δικαιωμάτων των κρατουμένων και των πολιτικών κρατουμένων, έχει ιστορικό ακτιβισμού σε πολλά εργατικά κινήματα. Συμμετείχε στην ίδρυση μίας ΜΚΟ, του Δικτύου για την Αλληλεγγύη των Προσφύγων, με σκοπό την επίσκεψη Συρίων και Παλαιστινίων προσφύγων στην Αίγυπτο. Έχει βρεθεί συχνά αντιμέτωπη με τις αιγυπτιακές αρχές, κατά τη διάρκεια της θητείας των δύο πρώην προέδρων, Hosni Mubarak και Mohamed Morsi, αλλά ιδίως κατά τη διάρκεια της θητείας του νυν προέδρου, Abdel Fattah al-Sissi.
Τον Ιανουάριο του 2014 η Mahienour el-Massry καταδικάστηκε ερήμην σε ποινή φυλάκισης δύο ετών και σε πρόστιμο 50.000 λιρών Αιγύπτου (κατά προσέγγιση 2.500 ευρώ), επειδή παρίστατο, χωρίς προηγούμενη έγκριση από τις αρχές, σε μία διαμαρτυρία τον Δεκέμβριο του 2013 ενώπιον του δικαστηρίου της Αλεξάνδρειας. Βρέθηκε δε εκεί σε ένδειξη αλληλεγγύης προς τον Khaled Said, ο οποίος θανατώθηκε βίαια κατά τη διάρκεια της κράτησής του το 2010, γεγονός που οδήγησε στην επανάσταση της 25ης Ιανουαρίου 2011. Στις 20 Μαΐου 2014, το δικαστήριο Sidi Gaber της Αλεξάνδρειας επιβεβαίωσε την ανωτέρω ποινή, μειώνοντας ωστόσο την ποινή φυλάκισης σε έξι μήνες.
Κατά τη διάρκεια του εγκλεισμού της, η Mahienour el-Massry κέρδισε το Διεθνές Βραβείο Ανθρώπινων Δικαιωμάτων Ludovic Trarieux για το 2014, ετήσιο βραβείο που απονέμεται από επιτροπή δικηγόρων σε δικηγόρους που υπερασπίζονται τα ανθρώπινα δικαιώματα. Κατόπιν, η επιτροπή απονομής κάλεσε τις αιγυπτιακές αρχές να απελευθερώσουν αμέσως και χωρίς όρους την Mahienour el-Massry. Στις 21 Σεπτεμβρίου 2014, μετά από 125 ημέρες φυλάκισης, η Mahienour el-Massry απελευθερώθηκε προσωρινά, όταν το εφετείο της Αλ Μανσέγια ανέστειλε την ποινή. Λίγες εβδομάδες αργότερα, στις 31 Οκτωβρίου 2014, η Mahienour el-Massry έλαβε το βραβείο της στη Φλωρεντία με την ευκαιρία του συνεδρίου της Διεθνούς Ένωσης Δικηγόρων (UIA - Union Internationale des Avocats).
Την ίδια στιγμή, η Mahinour el-Masry βρισκόταν αντιμέτωπη με μία ακόμα δίκη για ένα περιστατικό που συνέβη τον Μάρτιο του 2013, όπου αυτή και άλλοι δικηγόροι πήγαν στο αστυνομικό τμήμα του Al-Raml σε ένδειξη αλληλεγγύης προς τρεις ακτιβιστές που συνελήφθησαν. Στις 31 Μαΐου 2015, το εφετείο Al-Raml του Αλεξάνδρειας καταδίκασε την Mahienour el-Massry σε φυλάκιση 15 μηνών για επίθεση στο αστυνομικό τμήμα Al-Raml, κατά τη διάρκεια της θητείας του ισλαμιστή προέδρου Mohamed Morsi.
Στις 20 Σεπτεμβρίου 2015, το Εφετείο Al-Raml στην Αλεξάνδρεια επιβεβαίωσε την ποινή. Η Mahienour el-Massry απελευθερώθηκε στις 13 Αυγούστου 2016, αφού εξέτισε ολόκληρη την ποινή.
Στις 18 Νοεμβρίου 2017, το Δικαστήριο της Αλεξάνδρειας διέταξε την προφυλάκιση της Mahienour el-Massry, δυνάμει κατηγοριών που αφορούσαν διαμαρτυρία κατά της απόφασης του προέδρου της Αιγύπτου για την πώληση των Νήσων Τιράν και Σαναφίρ της Ερυθράς Θάλασσας στη Σαουδική Αραβία, τον Απρίλιο του 2016.
Στις 30 Δεκεμβρίου, η Mahienour el-Massry καταδικάστηκε και πάλι σε φυλάκιση δύο ετών, αλλά στις 13 Ιανουαρίου 2018 αθωώθηκε βάσει εφετειακής απόφασης.
Παρακάτω παρατίθεται αυτούσιο τα κείμενο του IDHAE (Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens)
Observatoire – Day of the Endangered Lawyer - 24 January 2018
PORTRAITS*
Chaque jour jusqu'au 24 janvier le portait d'un avocat en danger en Egypte
(Extrait du supplément spécial 2018 de 44 pages de L'Observatoire publié à l'occasion de LA JOURNEE MONDIALE DE L'AVOCAT EN DANGER).
AUJOURD’HUI :
16. Mahienour el-Massry
Cinq ans d’acharnement contre les persécutés de la liberté d’opinion interdite 2013-2018
Mahienour el-Massry Prix International des Droits de l’Homme Ludovic-Trarieux 2014
Militante de droits de l’Homme, plusieurs fois emprisonnée sous le régime du Président Moubarak, puis du Président Morsi, Mahienour el-Massry, aujourd’hui âgée de 32 ans, fut à Alexandrie en janvier 2011, une figure de proue du soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak. Elle a continué la lutte après la « Révolution du Nil » » en œuvrant en faveur de l'indépendance du système judiciaire et des droits des prisonniers organisant des manifestations pacifiques, sensibilisant le public par le biais des médias sociaux et organisant un soutien aux prisonniers politiques par des réunions de solidarité et des collectes de fonds pour payer les cautions.
Le 29 mars 2013, Mahienour el-Massry, a été arrêtée une première fois à Alexandrie en compagnie de quatre autres avocats, Mohamed Ramadan, Amr Said, Mohamed Samir et Nasser Ahmed puis fût victime de violences pour avoir voulu défendre des manifestants arrêtés. Elle a été condamnée le 2 janvier 2014 par contumace à deux ans d'emprisonnement et une amende de 50.000 Livres Egyptiennes EGP (environ 5.000 €) en vertu de la loi interdisant toute manifestation n’ayant pas obtenue l’autorisation préalable du Ministère de l'Intérieur. Le 20 mai, sa peine a été confirmée. Il lui était reproché d’avoir participé à une manifestation organisée par des avocats devant un commissariat de police d’Alexandrie, à l’occasion du procès des assassins de Khaled Saïd, battu à mort lors de son arrestation fin 2010 et devenu depuis l’un des symboles de la révolution du 25 janvier.
Depuis son adoption, la loi n° 107 de 2013 sur les manifestations a été régulièrement utilisée pour réprimer les manifestants pacifiques et les défenseurs des droits de l'homme qui protestent contre la répression croissante du gouvernement égyptien à l'égard de la dissidence.
Fin juin 2014, alors qu'elle était derrière les barreaux, Mahienour el-Massry s'est vue attribuer le Prix International des Droits de l’Homme Ludovic-Trarieux 2014. Le Jury avait lancé un appel aux autorités égyptiennes pour qu’elles la libèrent immédiatement et sans condition. Mahinour el-Massry a vu sa peine de six mois de prison annulée le 21 septembre 2014. Elle a été libérée le jour même et a pu assister à la Cérémonie de remise du Prix qui lui a été remis à Florence le 31 octobre 2014 à l’occasion du Congrès annuel de l’Union Internationale des Avocats.
Le 19 novembre 2014 Mahienour el-Massry, a été de nouveau arrêtée dans la région autour de Stanley Bridge à Alexandrie dans l’affaire dite du poste de police d’al-Raml. Le 29 mars 2013 des manifestants avaient été arrêtés et détenus au poste de police d'al-Raml à Alexandrie à la suite heurts entre opposants et sympathisants du président islamiste Morsi. Cinq avocats, Mahienour el-Massry mais aussi Mohamed Ramadan, Amr Said, Mohamed Samir et Nasser Ahmed se s’étaient rendus en leur qualité d’avocats au poste de police d’al-Raml, dans la nuit pour tenter d’assister des personnes arrêtées. Mais à leur tour, les cinq avocats ont été arrêtés.
Dès que la nouvelle de leur arrestation a été connue, de nombreux avocats ont décidé de faire un sit-in de protestation devant le poste de police d’al-Raml. Certains, dont Hamdy Khalaf, avocat à Alexandrie, ont affirmé avoir été agressés par des policiers en même temps que 20 autres avocats, parmi lesquels figuraient deux membres du conseil du barreau.
Tous les avocats et les autres détenus ont été finalement libérés sans caution le lendemain matin, mais poursuivis pour avoir « fait un raid au commissariat de police d'al-Raml », « attaqué un policier » et autres accusations fabriquées de toutes pièces, comme « perturbation de la circulation », « dégradation du poste de police », « propagation de la peur et de la terreur parmi les citoyens ». Les policiers d’al-Raml ont organisé une manifestation devant le poste de police le dimanche suivant, pour protester contre la libération des détenus. « Ce n'était pas suffisant pour eux de frapper les avocats, ils voulaient aussi les envoyer en prison », a commenté l’un des avocats malmenés par la police.
Le 9 février 2015, le Tribunal d'al-Raml a condamné Mahienour el-Massry à deux ans de prison, la peine étant assortie du sursis moyennant le paiement d'une amende de 5.000 livres égyptiennes (environ 580 €). A la suite de son appel, Cour d'appel d'al-Raml a ordonné le 11 mai 2015, son placement en détention préventive puis a confirmé le 20 septembre 2015, la sentence. Mahienour el-Massry a dû purger intégralement sa peine et n’a été libéré que le dernier jour, le 13 août 2016.
Dès 2017, Mahienour el-Massry a été à nouveau poursuivie pour "rassemblement, manifestation, démonstration de force et insultes envers le président Abdel Fattah al-Sissi" après avoir manifesté devant un tribunal d'Alexandrie contre l'abandon à l’Arabie Saoudite des deux îlots de Tiran et Sanafir, situés dans la mer Rouge.
Accusée d’avoir enfreint la loi de 2013 sur les manifestations, d’avoir exercé des «violences» et d’avoir «insulté le Président», Mahienour el-Massry s’est présentée pour se défendre au tribunal d'Alexandrie, le 18 novembre 2017, mais, la juridiction ordonné son arrestation en attente de son jugement, ainsi que celui d’un autre militant poursuivi, Moatasem Medhat, (membre du Parti du Pain et de la Liberté), qui était lui aussi présent à l’audience.
Le 30 décembre 2017, le tribunal Correctionnel de Montazah à Alexandrie a condamné Mahienour el-Massry et Moatasem Medhat à deux ans de prison. Deux autres avocats absents, Asmaa Naeem et Walid el-Ammary, quant à eux, ont été condamnés par contumace à trois ans de prison.. La seule preuve invoquée par l’accusation est le témoignage d’un policier, dont le rapport écrit explique que les accusés étaient partis avant qu’il n’arrive lui-même sur les lieux.
Aussitôt, l’Observatoire a lancé un appel à sa libération immédiate et sans condition..
Mahienour el-Massry a été acquittée devant la Cour d’appel, le 13 janvier 2018.
A figure of the 2011 uprising in Alexandria in January 2011, Mahienour el-Massry, 32, has always been outspoken as to the rights of detainees and political prisoners, with a history of activism in many labor movements, and she co-founded a NGO called Refugee Solidarity Network to visit Syrian and Palestinian refugees in Egypt. She has faced continued harassment from Egyptian authorities, during the eras of both former presidents Hosni Mubarak and Mohamed Morsi, and even more during the current era Abdel Fattah al-Sissi. In January 2014, Mahienour el-Massry was sentenced in absentia to two years in jail and to a fine of 50,000 EGP (environ 2500 €), for attending a protest, in December 2013 in front of the Alexandria Courthouse in solidarity with Khaled Said, whose brutal death in 2010 while he was in custody lead to the 2011 January 25 Revolution. On May 20, 2014, the Sidi Gaber Misdemeanour Court in Alexandria upheld the sentence for organizing an unauthorized protest but reduced to six months’imprisonment and a fine of 50,000 EGP the original sentence of two years’imprisonment.While in prison, Mahienour el-Massry won the 2014 Ludovic Trarieux International Human Rights Prize, the annual award given by lawyers to a lawyer for their defense of human rights. The Jury launched an appeal to Egyptian authorities to release Mahinour al-Masry, immediately and without conditions. On 21 September 2014, Mahienour el-Massry was provisionally released after spending 125 days in prison, when the Al Mansheya Misdemeanor Appeals Court suspended her six months prison sentence. A few weeks later, on October 31st 2014, Mahienour el-Massry received her Prize, in Florence on occasion of the Congress of UIA.
Moreover, Mahinour el-Masry was facing trial on separate charges for an incident that occurred in March 2013, after she and other lawyers went to al-Raml police station to provide legal assistance to three activists who were arrested. On 31 May 2015, al-Raml Misdemeanour Court of Appeal in Alexandria sentenced Mahienour el-Massry to 15 month imprisonment for “raiding al-Raml Police Station”, in 2013 during the reign of Islamist President Mohamed Morsi.
On 20 September 2015, the al-Raml Court of Appeal in Alexandria upheld the sentence. She was released on 13 August 2016, after completing the sentence.
On 18 November 2017, the Alexandria Misdemeanor Court ordered the remand of Mahienour el-Massry, on charges related to a protest against the decision to transfer the two Red Sea Islands of Tiran and Sanafir to Saudi Arabia, in April 2016
On 30 December, Mahienour el-Massry was sentenced to two years in prison, but, on 13 January 2018, she was acquitted in appeal.
(*Texte extrait du Supplément spécial 2018 de « Ces Avocats persécutés dans le monde » consacré à la « Journée de l’avocat en Danger »).